L'ATELIER

L’histoire de Paul avec la peinture débute réellement dans les années 40 lors de ses études à Paris. Sensible aux arts de nombreuses civilisations, il court les expositions et remonte le temps jusqu’à l’art pariétal.

Il fréquente la grand Chaumière, dessine ses premiers nus aux fusains, et peints ses premières aquarelle sur les bords de seine...

Son premier atelier de peinture

De retour de Paris à la fin des années 40, Paul s’installe au 13 grande rue à Saint-Florentin. Une toute petite maison, sur trois étages, en plein cœur de la cité, à deux pas de l’église. Le rez-de-chaussée était toujours encombré par des sacs de vêtements destinés à la vente sur les marchés, une ancienne occupation de sa mère.

C’est aussi dans cet espace qu’en 1957 il ouvrira son magasin de fleurs. Au premier étage, une petite cheminée et le strict nécessaire pour dormir et manger. Il installe au second étage, sous les toits, son premier atelier. Ce petit espace sera le lieu propice de ses premières expériences avec les sables naturels, ses premiers essais de colle avec son lot d’échecs aussi.

Sa maison : un espace silencieux et sacré, propice à la création

Dans un hameau d’un village proche, de Saint-Florentin, Jacqueline, la femme de Paul s’offrit en 1961 une « presque ruine », très grande, avec d’importantes dépendances et un hectare de prairie.

Pendant 2 ans, Paul réaménagea une petite maison indépendante pour vivre le plus tôt possible dans ce lieu. Les dix années suivantes furent consacrées à la rénovation du corps principal de la grande maison. En restaurant la demeure principale, Paul avait imaginé que cette demeure devait être conçue pour qu’elle puisse servir un jour de lieu de régénération, de ressourcement pour la famille, de recul, ou simplement de halte entre deux plongées dans la civilisation.

Cette réalisation allait demander persévérance et imagination. Les problèmes techniques qu’un groupe aurait pu résoudre rapidement devenaient, pour un seul homme, une accumulation d’obstacles demandant l’élaboration de logistiques particulières pour les surmonter.

Son jardin

Parallèlement à cette restauration, l’ambition était aussi de concevoir et d’aménager, un jardin d’un hectare.

La première année Paul mis en culture un potager et un jardin de fleurs pour ravitailler le magasin en été. Dans le prolongement de la mare, il creusa le lit d’un futur ruisseau qui coule maintenant au milieu du jardin. Étape pendant laquelle il eut la surprise de découvrir de nombreuses pointes de silex taillées. Dans ce lieu sacré, vivait il y a des dizaines d’années une tribu de chasseur- cueilleur…

Paul planta de nombreux arbres pendant toutes les années de travaux. Si bien que dès la maison terminée, les arbres entouraient déjà le parc d’une ceinture de verdure persistante haute de cinq à six mètres. La présence de ces arbres et d’autres plantés en divers points du terrain, celle du ruisseau dans lequel se reflétait le ciel, entretenaient le rêve de création d’un lieu calme, où convergeaient les forces de l’univers pour régénérer ses habitants en leur donnant la possibilité de contact avec les éléments fondamentaux contemplés par les anciennes générations : la terre, le végétal, l’eau, le ciel, la lumière, et le feu chaque soir dans la cheminée.

Son atelier

Pendant la rénovation de sa maison du jardin, Paul désespérait parfois de retrouver un espace et un temps pour laisser son esprit enfin disponible s’enivrer de créations.

Il n’avait que peu de temps pour se tourner vers l’art, sauf à parcourir des revues auxquelles il était abonné. Mais, des petits carnets et des crayons ne quittaient jamais ses poches, pour continuer à noter sur des bouts de papier les idées qui survenaient. Les années 60 sont marqués par son inquiétude à voir sombrer, s’user, se tarir la source créatrice qui jaillissait en lui depuis quelques années.  

Il construisit lentement de ses mains, son nouvel atelier de peinture, au premier étage de la grande bâtisse. Pour y accéder, des marches en bois s’enroulant autour d’un tronc massif, pour déboucher d’abord dans une loggia, puis dans l’atelier. Pour profiter de la lumière naturelle, une grande baie vitrée, orientée en plein sud, ouvre sur le parc et le vieux tilleul.

Toutes ses créations de peinture depuis 1973 ont été réalisées dans ce lieu, qui progressivement est devenu aux yeux des rares visiteurs un véritable capharnaüm…

Cet espace se partage en un endroit pour peindre et un endroit pour pour lire, écrire ou dessiner dans un confortable fauteuil. Dans ce coin « lecture », des revues, des livres jusqu’au plafond, des crayons, feutres, pastels de toutes sortes, des carnets, des notes qui s’accumulent sans cesse, des images de revue…

Pour la peinture, il s’installait toujours près de la baie vitrée, la toile généralement posée sur un plan incliné, et lui assit sur un genre de haut tabouret sur roulettes qu’il s’était lui-même fabriqué. À portée de main, ou à quelques pas tous ses pinceaux, ses pigments, ses peintures, ses nuanciers, ses études, ses esquisses…

 À partir de 1981, situé dans une dépendance au rez-de-chaussée, les nombreuses réalisations en bois destinées à ses créations y seront confectionnées : les supports en bois, les encadrements, les bois travaillés des Portes du temps, les galets en bois polis et gravés des Rivages Spatio-temporels, tous les socles des Pierres sacrées…

Aujourd’hui, Paul n’est plus là, mais les traces de son passage demeurent. Les matériaux de ses créations sont toujours visibles, les pinceaux et les peintures acryliques sont toujours prêts… Il suffit d’ouvrir les pots de peintures ou de colle pour retrouver les odeurs. L’atelier est toujours imprégné de ses créations, de sa présence, le parquet toujours marqué par de nombreuses tâches de couleur.

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